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Pauline sur la Panamericana

Voyage d'une cycliste curieuse en Amérique Centrale

Pauline est partie seule en 2014 pour découvrir les petits pays d'Amérique Centrale. Catoche l'a rencontré lors d'un festival de voyage à vélo en 2021. Elle présentait son carnet de voyage du Mexique au Costa Rica. En papotant avec Pauline, elle m'apprend que son voyage n'a pas été un long fleuve tranquille mais elle en ressort de tellement bons souvenirs.

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Vous pouvez retrouver son histoire sur son carnet de voyage.

Sur un vieux vélo tout rouillé, Pauline a parcouru 1600km du Mexique au Costa Rica pour découvrir de tous petits pays. Elle a choisi de suivre la Panamericana

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"Avance sur ta route car elle n'existe que  par ta marche (Augustin d'Hippone)
 

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Ses statistiques

Pauline

De Piramides au Mexique à San José au Costa Rica

1672 km (à vélo)

5195 km en tout

en 2014

sans smartphone

Petit Hotel et chez l'habitant

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Tableau de bord

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L'histoire de Pauline

Veux tu nous parler de ton histoire?

 

C'est l'histoire d'une jeune fille 24 ans qui avait très envie de découvrir les petits pays d'Amériques centrales, pays très peu touristiques, peu médiatisés: découvrir et parcourir à vélo et vivre une aventure singulière. Le projet est de faire un voyage et des petits projets en woofing et volontariat .Je prévoyais de faire des arrêts de 10 jours environ dans chaque pays pour faire des rencontres. Voici les plans étaient:

  • Mexique:  sauvegarde des tortues marines sur la cote pacific

  • Guatemala: woofing dans une ferme qui produisait du café

  • Honduras: cours d'anglais dans une école

  • Nicaragua: woofing en maraichage *

  • Costa Rica: Volontariat en réserve naturel avec une garde parc (protection des espèces en voix d'extinction, papillon, singe, grenouille*

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Quel était ton itinéraire?

Je suis partie de Piramides au Mexique en passant par la  Cote Pacifique puis le Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua, mon projet vélo s'est arrêté sur la commune de Ometepe (revente du vélo). J'ai fait 1672km à vélo et 5195km en tout.

 

Pourquoi partir à vélo?

 

Pour moi, c'est plus qu'un moyen de transport: c'est un  formidable moyen de se connecter à la liberté, à ma propre liberté. C'est un moyen formidable de se sentir vivant, d'aller à sa propre allure, de prendre le temps d'aller à la rencontre des gens, découvrir une culture, des paysages. C'est un moyen de se déplacer qui est doux et écologique, facile à gérer et à réparer, à entretenir. C'est un vecteur de rencontre et c'est un moyen d'entretenir son corps et son esprit. On se sent vivant. Pour toutes ces raisons, le voyage sans vélo pour moi n'est pas un voyage, c'est un voyage différent. Aujourd'hui je ne veux voyager qu'à vélo, je m'ennuie si je n'ai pas de vélo.

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Quel était tes buts et contraintes?

 

Mon but était de rejoindre la capital du Costa Rica tout en m’arrêtant aux endroits prévus pour faire du volontariat.

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Avais tu des peurs avant et pendant le voyage?

 

Je n'avais pas de peur mais très envie de partir seule. J'étais familière avec la culture d'Amérique du Sud. Au début du voyage, j'ai été accueillie par une amie au Mexique pour me familiariser au lieu avant de partir à vélo. 

 

Lors de mon voyage, je me suis fais attaquer au Nicaragua par deux hommes armés à coup de machette, ils m'ont bousculé et fait tombé de mon vélo. Ils m'ont pris mon sac à dos qui était accroché sur mon vélo. Ce sac contenait toutes mes affaires, tout le matériel de mon voyage. Ils m'ont laissé seule avec mon vélo. Je me suis retrouvée sans passeport et sans lunette de vue. Un couple d'Autrichien m'a aidé, payé un hôtel, prêté des sous et permis de continuer mon voyage et surtout de rentrer chez moi. Après cette agression, je n'avais qu'une envie, c'était de rentrer chez moi. Je n'avais plus rien, carnet de voyage, photo, téléphone, sans grigri. Je me suis retrouvée démuni de tout. Mes parents m'ont envoyé de l'argent de France par Western Union (transfert immédiat) j'ai pu continuer mon voyage pendant 3 semaines et puis j'ai pu refaire un passeport d'urgence à l'ambassade française du Nicaragua,  et me payer un billet d'avion pour rentrer à la maison.

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Que voudrais tu dire à une femme qui aimerait voyager?

 

Il faut bien s'écouter dans ses envies, dans ses attentes et dans ses peurs. Il faut savoir comment on se sent, et qu'on a les ressources pour voyager seule. Il faut se faire confiance. Il faut prévoir des points de chutes réguliers et bien organiser son voyage tout de même. Il est important d'avoir du bon matériel pour ne pas se perdre. Il faut se faire confiance et il faut oser se lancer. Il y a des mésaventures mais il y a aussi des très belles aventures et d'excellents moments.

OSEZ LE FAIRE…c'est un cadeau que l'on s'offre à soi-même.

N'ayez pas peur et le mot solitude n'existe clairement pas dans le voyage à vélo seule. Il y a de très belles surprises sur une route en solitaire, alors OSEZ vous lancer.

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Comment rendre la confiance à une femme qui aurait peur de se lancer et quels conseils donnerais tu?

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Je te conseille de lire des témoignages, lire des livres: cela donne de la confiance et du courage. Sur le chemin, il y a de très belles personnes à rencontrer. Quand on cherche le bien, on attire le bien. Je suis assez convaincue dans cette philosophie.

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Comment se passe le voyage à vélo aux féminins?

 

Ah, ah, ah…c'est pas toujours facile.

Pour la mécanique, c'est bien de se former pour un minimum (changer la chambre à air, changer les patins de freins, lever la potence, changer un dérailleur ou une chaîne). On se débrouille toujours sur le chemin. Il y a souvent des personnes qui nous aident, et il ne faut pas manquer d'aller voir soit des échoppes vélos ou motos, scooter car ils ont les outils pour la mécanique aussi.

Pour le textile, c'est bien d'avoir des habits confortables. Je portais toujours un cuissard (rembourré sous les fesses). Pour le soleil, il faut bien se couvrir la tête (casquette, le visage, les bras et les cuisses). Les coups de soleil sont fréquents: j'utilise une chemise légère à manche longue, un pantalon en toile légères, un bandana, la casquette et des sandalettes sportives avec des semelles épaisses.

Pour les menstruations: je n'ai pas eu de soucis particulier, j'utilisais une cup et des serviettes lavables (car il y en a très peu en Amérique centrale). Il y a une forte solidarité entre les voyageurs européens et dans les guesthouse, il est facile de s'entraider.

Pour les médicaments, il est important de se renseigner sur les pays où l'on va aller et les besoins de médicaments en fonctions des parasites et virus : prendre des pastilles micropures pour purifier l'eau (si on est dans des pays hors europe), des pastilles antibiotiques amoxicilline (pays peu développé avec insalubrité importante). Il est important d'avoir une bonne hygiène.

Il est important d'utiliser ses draps de soie , son duvet et sa propre serviette de bain.

Il est important d'essayer de se faire une toilette par jour au minimum (s'enlever la poussière, et de se sentir propre, ca aide pour le moral).

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Quels ont été tes coups de cœur?

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J'ai adoré le Mexique. C'est un pays de couleurs, de joies. Les gens sont toujours contents. C'est très varié au niveau des paysages, histoires et des cultures extrêmement riches. Les mexicains sont très sympas. Les spécialités culinaires sont très bonnes. Je me suis régalé à manger des tacos, des fruits et légumes, très variés mais très épicés.  Je me suis passionnée pour la culture Mayas et Aztèques.

 

J'ai aussi beaucoup aimé le Guatemala, c'est très montagneux.

J'ai moins aimé le Honduras, le Salvador, le Nicaragua et car ces pays sortaient de guerres civile (en 2014), ils étaient moins développé touristiquement, j'ai fait de moins belles rencontres. C'est des pays plus pauvres.

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As-tu une ou plusieurs anecdotes?

 

Mon livre raconte mes anecdotes (en BD dans mon livre)

Une anecdote: Quand je dormais chez l'habitant, souvent je dormais dans un hamac mais je dormais très mal dans un hamac (j'arrivais pas à trouver une position). Une fois chez une femme, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de petits cafards. Je rêvais dormir sur un canapé…qu'il y avait dans cette maison. Mais en voyant les cafards, j'ai préféré dormir dans le hamac pour pas que les cafards montent dans mon hamac…et j'ai très bien dormi

 

Une autre anecdote: Lorsque que j'étais en volontariat sur la cote Pacifique pour la sauvegarde des tortues marines, je dormais dans un hamac sur la plage, à 100m de l'océan . Pendant la nuit j'entends gratter sous moi. Et c'était une tortue femelle qui venait de pondre des œufs sous mon hamac. C'était extraordinaire de voir cette tortue de 1.5m de long gratté sous mon hamacs pour pondre ces 50 œufs.

 

Et Catoche l'a vécu aussi mais au Brésil: Au Mexique, un truc me tombe sur la tête. J'étais en fait sous un manguier,  et des dizaines de mangues mures tombaient de l'arbre. Ils pleuvaient des mangues. Il y en avait plein qui gonchaient le sol.

Et comme j'adore cela, j'en ramasse plein. Et les mexicains ne comprenaient pas pourquoi j'en prenais autant. Je leur expliquais: mais tu sais combien cela coute une mangue en France? (Catoche a vécu la même expérience au Brésil, et elle en garde un souvenir gustatif inoubliable, elle retournerait là-bas juste pour cela).

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Si il y avait un conseil à donner, lequel serait-il? 

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Il est important de bien organiser ton voyage au minimum, mais l'improvisation reste importante: dans quelle ville on se rend, le climat, le nombre d'habitants, si il y a des guesthouses. C'est bien d'avoir un minimum d'idée avant de partir (smartphone). J'utilise maintenant MAPS.ME.

Il est aussi important de ne pas être tout le temps sur son smartphone pour laisser la place à l'improvisation et la rencontre.

Je te conseille de faire un voyage 50% organisé & 50% improvisé.

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C'est mieux de voyager seule, ou à plusieurs? Et pourquoi? 

 

Il n'y a pas de mieux. Chaque voyage est différent, ça met des ambiances complètement différentes.

J'ai voyagé à 4 (2 filles et 2 hommes), c'était très harmonieux.

J'ai voyagé aussi à 3, 2 et seule. A deux, on a tendance à se recroqueviller sur le binôme (ou sur le couple). On a tendance à ne pas s'ouvrir sur les autres et rester ensemble (voyage cocon). 

Quand on est seul, on est obligé de s'ouvrir aux autres, on a besoin des autres, et finalement cela devient un voyage à plusieurs. On rencontre énormément de monde.

Un voyage seul c'est un voyage à plusieurs car sur notre chemin on fait des milliards de rencontre.

J'aime bien cette phrase qui dit: seule on va vite, mais à plusieurs on va loin.

Il n'y a pas de mieux, ce sont des ressentis, des envies. Le mieux c'est de se lancer!

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  • Avais tu un doudou?

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Non je n'avais pas de doudous mais j'avais des compagnons de route.  J'avais mon carnet de voyage, mon aquarelle et mon macramé. Je m'étais mis à faire des bracelets sur le chemin que j'offrais aux gens et aux habitants qui me logeaient. Je faisais des ateliers chez les gens et les enfants étaient hyper content de repartir avec leur bracelet fait par eux. Je faisais aussi des boucles d'oreilles avec des perles que j'achetais sur les marchés et je les offrais. J'offrais des dessins d'aquarelles. J'avais aussi un super appareil photo Canon 550D (à l'époque mon meilleur compagnon de voyage), passion de faire de belles photos. J'interviewais les personnes que je rencontrais. Le tout était pour monter un film à présenter lors des festivals de voyage à mon retour. Je n'avais pas de smartphone en 2014. Mais j'avais un téléphone à touche pour contacter les coach-surfers ou les woofers. Malheureusement tous mes compagnons de routes ont été volé au Nicaragua quand je me suis fait attaquer et j'ai perdu tous mes compagnons.

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  • Et tes futurs projets?

J'ai toujours pour projet de continuer ce voyage et repartir de San José au Costa Rica (acheter un vélo) et continuer sur le Panama, Colombie, Equateur et le Pérou: il y a déjà 6000km. Et le 3ème voyage serait de faire un voyage de Pérou chili et aller jusqu'à Ushuaia. 

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  • Quelle recette de cuisine bivouac aimerais tu partager avec les autres voyageuses?

Je n'ai jamais mangé en bivouac, je mangeais dans les boui-boui pour 1€. J'adorais manger des pupusas …Ces galette de farine de maïs fourré de crème de haricot noir (ou fromage). On peut en acheter à la dizaine sur les routes. Ca se mange à n'importe quelle heure.  J'ai essayé d'en refaire en France mais ça n'avait pas le même gout car la farine n'est pas la même.

J'ai adoré les soupes aux mexiques (caldo des Poio). Super car ca permettait de me réhydrater. Je recommande toujours de boire une soupe en bivouac pour se réhydrater et se réchauffer le corps. J'ai toujours une soupe lyophilisé, du pain, du fromage et bien sur une plaque de chocolat…c'est la base pour moi quand je fais du bivouac à vélo.   

 

  • Une citation: ?

J'aime bien cette citation de avance sur ta route car elle n'existe que par ta marche

et Seule on va vite , à plusieurs on va plus loin.

Le plus important dans la vie ce sont les gens que l'on rencontre sur le chemin. C'est ce qui donne la note et la mélodie de notre voyage

 

  • Mon objet fétiche: un petit livre avec des mots fléchés

Je n'ai ni mascotte, ni doudou. Au début, mon vélo est vide et je reviens avec pleins de petites choses ramassés sur le chemin que je mets sur mon vélo.  Je pars toujours avec une sacoche avec des petits cadeaux et un petit album de ma famille, de ma maison, de mon chez moi pour leur montrer mon environnement. Je pars aussi avec une ou deux plaquettes de chocolat, des bonbons, des bulles pour les enfants, des gommettes et des autocollants pour les enfants.

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Nos copines

Catoche n'était pas très attiré par l'Amérique centrale. Mais grâce à cette rencontre avec Pauline et son histoire, elle m'a transmis cette envie de découvrir ces peuples. Et surtout elle a montré que même suite à son attaque , elle ne garde que les bons souvenirs et est prête à continuer le voyage non terminé.

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Alors écoutez Pauline: N'ayez pas peur et le mot solitude n'existe clairement pas dans le voyage à vélo seule. Il y a de très belles surprises sur une route en solitaire, alors OSEZ vous lancer.

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